Que tu sois marié, infidèle, polyamoureux ou inscrit sur Rencontres sportives, tu finis toujours par interroger Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre pour obtenir une réponse à la maudite question : mais qu’est-ce qu’il y aurait de si mal, bâtard, à avoir plusieurs relations sentimentales en même temps?
Les deux cerveaux les mieux lubrifiés de Saint-Germain-des-Prés avaient un pacte qui mettait à l’abri leur amour mutuel, dit “nécessaire”, des “amours contingentes” que représentaient leurs incartades à gauche, à droite, à voile et à vapeur. Je ne connais pas vraiment les termes du contrat mais je lis entre les lignes que leurs cerveaux bandaient l’un sur l’autre mais que les muqueuses de leur bas-ventre luisaient à d’autres feux.
Je suis en train de lire Beauvoir in love d’Irène Frain. Elle raconte l’idylle entre Simone de Beauvoir et Nelson Algren, l’écrivain de Chicago qui lui a fait visité les bas quartier de la ville de Barack avant Barack. Frain a créé dans son roman une fracture entre “Le Castor” et Simone. Le Castor, c’est son totem, c’est la façon Sorbonne qu’avait Sartre de servir à Simone un petit “Honey” existentialiste. Mais c’est Simone qui tombe en amour avec Algren. C’est la femme dotée d’un vrai corps, éprouvant un désir impérieux pour un homme avec lequel elle peine à échanger, dans leurs langues étrangères (au début, du moins).
On dirait moi. Mon désir est intimidable et pudique. C’est plus facile de m’abandonner complètement avec quelqu’un…que je connais moins et qui me connaît moins. Il m’a fallu atteindre la quarantaine et avoir quelques partenaires passagers pour le réaliser. (Ça me fait penser à la fois où j’ai été plus à l’aise d’aller voir New Kids on the Block en show avec la famille de mon amie qu’avec mes propres parents…mais la comparaison est peut-être douteuse!)
Une fois qu’on a dit ça. Je ne peux pas, je ne veux pas, être condamnée à ne m’épanouir sexuellement que dans des relations brèves ou moyenne brèves. Il va bien falloir que j’unisse la femme qui désire et la fille de tous les jours.
Ou si j’attends assez longtemps, peut-être que l’Alzheimer va régler mon problème.